Accueil > Chroniques > Limbonic Art - Moon In The Scorpio
Limbonic Art - Moon In The Scorpio
Chronique par Storm - Publiée le 04/11/2025
Limbonic Art - Moon In The Scorpio
Note : 6/6
Genre : Symphonic Black Metal
Année : 1996
Label : Nocturnal Art Productions
Pays : Norvège
Durée : 59:40
Tracklist :
1.
Beneath the Burial Surface
13:42
2.
Moon in the Scorpio
08:23
3.
Through Gleams of Death
07:59
4.
Overture: Nocturne
01:20
5.
In Mourning Mystique
14:41
6.
Beyond the Candles Burning
07:06
7.
Darkzone Martyrium
06:29

Le méfait commence lentement par une volute de notes bourbeuses, une ritournelle qui scellera chaque titre entre eux, les soudant au passage comme une interlude placide annonçant le prochain torrent glacial. Ce premier album marque l’esprit, son aspect grandiloquent, faste en claviers, nous fait concevoir autrement l’univers de la nuit. LIMBONIC ART dévoile toute la quintessence de son talent lorsque la pénombre nocturne envahit les espaces du monde physique et celui de l’esprit pour les enserrer inéluctablement.

"Moon In The Scorpio" a un côté roboratif, l’efficacité de ce Black Metal Symphonique que certains ont qualifié de wagnérien est saisissante. En effet, nous pouvons remarquer qu’il sonne non pas de manière pompeuse, mais lorgne davantage vers un lyrisme noir et maléfique. Wagner aimait le tonnerre et les grandes embardées soudaines, LIMBONIC ART emprunte ce même désir pour installer au pinacle "Moon In The Scorpio". L’essai est fort réussi, les titres se succèdent sans sourciller, malgré quelques longueurs. Rien ne semble avoir été bâclé, bien au contraire, l’album est le fruit congelé d’un travail de composition conséquent, son originalité est telle qu’il fait de "Moon In The Scorpio" un album unique et inimitable. Néanmoins, je constate que la production est un poil malingre et rêche, la faveur du temps jouant un peu en sa défaveur ; la programmation de la batterie aurait pu être différente et sonner de manière plus naturelle. Mais ce serait injustement chicaner, et y porter une plus grande importance aveuglerait le voyage que cet opus permet à son écoute, et ce voyage est grand tant il se déplie dans les recoins de la pensée en déclenchant et en ajustant différentes hormones.

"Moon In The Scorpio" fait partie de mes albums de chevet, des immanquables, de ceux que j’emmènerais s’il fallait en choisir une poignée. La faute à la profonde rêverie, à l’affectueuse nostalgie et à la caressante mélancolie qu’il inspire naturellement. Des titres comme "In Mourning Mystique", "Darkzone Martyrium", "Beyond The Candles Burning" sont à élever comme autant d’éléments frondeurs et de remparts à toute médiocrité et fadeur. C’est un chef-d’œuvre, les deux albums qui suivront auront aussi leur lot de génie, mais "Moon In The Scorpio" restera comme le princeps impérial, la couronne boréale et la collusion secrète de ses deux auteurs, Morpheus et Daemon. Qu’ils en soient remerciés.