En d’autres temps, OXIPLEGATZ avait tenté un alunissage mais Alf Svensson, le spationaute interplanétaire, n’en était pas resté là. Devançant le télescope Hubble, il avait pu décrire que la matière noire déterminait l’expansion et surtout détenait des histoires passées et inaccessibles de l’espèce humaine mais connu de lui seul. Savez-vous l’origine du nom OXIPLEGATZ ? Eh bien il s’agit de la réplique d’une créature à Donald Duck qui se traduit par "comment ?". Voilà, pinçons-nous fortement puisque tout ceci n’est qu’un rêve vous dis-je.

Petite introduction déraisonnable pour avancer quelques raisons à cet album conceptuel, dont la pochette donne le ton et la thématique de ce théâtre musical qui est la mise en musique d’une œuvre de science-fiction, déjà réfléchie lorsque Alf faisait encore partie d’AT THE GATES en tant que guitariste, groupe qu’il a créé, dans lequel il a pris part fortement à la composition de "The Red In The Sky Is Ours" et de "With Fear I Kiss The Burning Darkness".

"Worlds And Worlds" est savant à plus d’un tour, il est l’expression totale du talent d’Alf, qui s’entoure notamment d’autres artistes pour magnifier ces créations. J’aime beaucoup l’expression du baryton Tomas Svensson sur "The End Is Nigh", cela donne une autre dimension à la musique qui était déjà postée dans la troisième ! D’ailleurs, Alf ne cachait pas son goût pour la réalisation 3D qu’il s’amusait à bidouiller sur son ordinateur, la pochette notamment est une création de sa part, lui encore qui est passionné de graphisme et conçoit des BD.

Je me souviens du Metal Explosion Vol. 9 qui contenait "Battle Of Species", morceau quasiment le plus court de l’album (fallait bien compiler le maximum de titres sur les 750 Mo d’un CD !) et bonne pioche car il est l’un des plus intéressants. Même s’il est le moins expérimental et le plus Black Metal, ses riffs mixés avec des éléments robotiques donnent une coloration générale assez particulière et entraînante. J’apprécie aussi beaucoup sur cet album, la chanteuse, un autre Svensson répondant au prénom de Sara venant prêter main forte aux attaques des droïdes combattus par Alf. Son timbre est beau et l’éclat de celui de Tomas et le sien se conjuguent magnifiquement sur "Aftermath", un titre réellement superbe !

Ce n’était pas rien de signer sur Season Of Mist et de produire un album aussi particulier puisque "Worlds And Worlds" est un ovni du Metal au même titre que d’autres très conceptuels. Il est un avant-goût et fait partie de la cohorte de l’avant-garde qui est en marche dans le Metal et commence à percer. L’originalité est de mise tant dans la musique que dans l’expérience de celle-ci, l’album s’en fait l’écho de manière très décomplexée, pour le bonheur de mes oreilles.