Clac, clac, clac ! La pochette du premier album "Hosanna Bizarre" des Allemands de TSATTHOGGUA est bien connu des amateurs fétichistes du Black Metal de la fin des années 90s mais peut-on en dire autant de son contenu ? Son visuel ne fait aucun doute sur sa volonté de marquer une tendance disons ouvertement provocatrice et sarcastique, les Allemands ayant sans doute soif d’être reconnu rapidement. Dans le même genre la pochette du "Fuck Me Jesus" de MARDUK sorti quelques mois plus tôt n’était pas mal non plus dans son genre. Autre point commun de ces deux sorties, leur label français : Osmose Productions.
Il faut dire que le label frenchie avait sacrément le vent dans le dos lors de ses années-là et sortait à tour de bras des disques qui rentreront dans la légende du Metal extrême. Citons-en deux-trois pour l’exemple et pour mémoire : le "Battles In The North" de IMMORTAL, le "Frost" de ENSLAVED, ou encore le "Heaven Shall Burn... When We Are Gathered" de MARDUK. Ce n’est pas pour rien que je viens de vous citer deux fois la bande à Morgan Håkansson puisque TSATTHOGGUA notamment au travers de ce premier méfait utilisent les mêmes attributs fouettés que leurs cousins nordiques. Du côté des rythmes "Hosanna Bizarre" blaste bien comme il faut et s’est d’ailleurs vu décerner le patronyme de "Turbo Black Metal" pour sa haute volonté de nous fouetter les neurones avec vigueur.
Pourtant c’est davantage du côté des Finlandais de IMPALED NAZARENE que la comparaison serait plus juste. Les vocaux de NorthWind partagent le même grain que le sulfureux Mika Luttinen avec cette voix aiguë et écorchée en quête constante d’agressivité, quoiqu’elle pourrait aussi nous rappeler celle plus hérissée/irritante de Proscriptor McGovern de ABSU (un groupe dont je m’occuperai aussi de chroniquer les albums des 90s qui manquent sacrément à la base de données du site). Et puis sans parler des vocaux, l’exécution frénétique, un poil brouillon et Punk aussi dans l’âme, des riffs nous laissent à penser que les Allemands de TSATTHOGGUA aimaient aussi ne pas prendre des pincettes (façon de parler hein !) pour nous asséner un surplus de décadence bien sentie, le coup de pied dans les valseuses en sus.
En somme, hormis l’intensité hystérique et démonique du chant et les martèlements ultra-rapides de la batterie, la structure des titres est plutôt simple et efficace avec des riffs incisifs taillés au couteau qui développent un mur de distorsion acérée. La production percutante, claire, tranchante et plutôt propre met en avant correctement cet album violent et sans compromis. Frontal, direct et mordant, "Hosanna Bizarre" nous assène une petite demi-heure . Mention spéciale au titre plus atmosphérique "Niemals Geboren" avec ces breaks intelligemment construits qui nous suspendent avec quelques notes de claviers sur la croix de Saint André du donjon avant de nous réasséner un tonnerre de violence pour l’exemple. Idem pour le titre éponyme et "The Belief – The Life". Attendez-vous à être surpris très favorablement, tout en souffrant un peu…
Finalement, cet album a très bien vieilli et même s’il ne peut rivaliser avec les autres ténors de l’époque du label Osmose Productions, force est de constater qu’il nous avait offert une sacrée expérience d’écoute. Audible, plutôt bien construit et insérant pas mal d’effets sonores ou d’extraits intéressants, "Hosanna Bizarre" est un album à reconsidérer, à réécouter ou à découvrir si l’antre de TSATTHOGGUA vous est inconnu. Avouez-le ! De temps en temps prendre sa fessée ne fait pas de mal, ça fait circuler le sang. Et si vous ne voulez pas passer votre tour tout de suite, une deuxième tournée existe en l’espèce de "Trans Cunt Whip" sorti deux ans plus tard. Clac, clac, clac !!!