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Abyssos - Together We Summon The Dark
Chronique par Storm - Publiée le 04/11/2025
Abyssos - Together We Summon The Dark
Note : 4/6
Genre : Black Metal Mélodique
Année : 1997
Label : Cacophonous Records
Pays : Suède
Durée : 01:05:44
Tracklist :
1.
We Hail Thy Entrance
09:45
2.
Misty Autumn Dance
06:22
3.
Banquet in the Dark (Black Friday)
08:16
4.
Lord of the Sombre Reborn
06:14
5.
In Fear They Left the World Unseen
09:40
6.
As the Sky Turns Black Again (Love Eternal)
04:23
7.
Together We Summon the Dark
05:27
8.
I've Watched the Moon Grow Old
08:16
9.
Through the Gloom into the Fire
07:21

Évidemment que la pochette de cet album fait sourire, mais remettons-la un peu dans son contexte. Déjà, cassons quelques préjugés. Oui, ABYSSOS est signé chez Cacophonous Records tout comme l’ont été, à un moment donné, avec quelques bonnes désillusions, les Anglais de CRADLE OF FILTH ou ceux de BAL-SAGOTH (avec moins de déconvenues). Mais le rapprochement avec les émulations gothico-Roccomantiques de la bande à Dani s’arrête pourtant là. Il n’en existe pourtant pas davantage avec les malchanceux HECATE ENTHRONED ou les plus risibles ILLNATH et CARACH ANGREN. Non, ABYSSOS ne nous délivre pas un pompeux Black Symphonique sorti des oubliettes humides d’un château des soi-disant Carpates, mais reste bien suédois dans ses élucubrations mélodiques.

À l’écoute de ce tout premier long effort, il en existera seulement deux dans la discographie, ABYSSOS nous plonge plutôt dans les délices de la grande époque post-DISSECTION comme les sorties des labels No Fashion, par exemple, nous ont tant abreuvés ces années-là. Comprenez ainsi que le trio suédois, qui compose cette entité, nous livre avec une habileté relative, un Black Mélodique effleuré, il est vrai, de quelques volutes symphoniques. Et sur ce premier méfait, c’est plus d’une heure de musique mélodique qui s’offre à nous avec une belle générosité.

Rien de transcendant dans cet album mais de bonnes idées. Avec une production honnête et propre, quelques titres se détachent un peu du lot, qui comprend quelques errements et de belles longueurs. Mes faveurs vont notamment pour "Misty Autumn Dance", qui s’anime par des riffs bien véloces et assez marquants. Les quelques nappes de claviers et les fredonnements épars d’une chanteuse (de rigueur à l’époque par souci magnanime d’un dit envoûtement) font un beau travail et nous en donnent pour notre écoute. J’apprécie aussi ce beau titre qu’est "In Fear They Left The World Unseen", bien orchestré, et qui nous reconnecte aussi aux belles heures du Black Mélo des 90s. Jugez par vous-mêmes. Sans doute l’acmé de l’album. Singulièrement bon malgré quelques longueurs évidentes du haut de ses quasi dix minutes de musique. Ce titre a du chien, dommage qu’il soit noyé tout autour de lui par d’autres plus transparents et passables.

Certains titres démarrent pourtant très fort, avec des élans très intéressants dans la pure veine de DISSECTION ("As The Sky Turns Black (Love Eternal)", "Banquet In The Dark (Black Friday)", "Through The Gloom Into The Fire"), mais s’émoussent quelque peu sans jamais pourtant devenir mauvais ou désagréables. Seule l’attention d’écoute s’en trouve régulièrement altérée. De là à dire que "Together We Summon The Dark" est moyen, je n’oserais pas l’affirmer ainsi. Vous ne conserverez pas un souvenir impérissable à son écoute, mais vous aurez plutôt le sentiment d’écouter seulement un bon album… Et c’est déjà ça.

Rehn, le frontman, fait bien tout son possible pour développer des motifs intéressants, et le travail de composition s’en ressent, en se voulant technique et recherché. D’ailleurs, j’ai eu le plaisir aussi de constater qu’il avait participé par la suite au bel album de SARGOTH, "Lay Eden In Ashes", une petite pépite du temps jadis dont je m’efforcerai de vous en faire une chronique pour garnir la série "Les oubliés" que j’essaie de produire. Pour revenir à ABYSSOS, un second album suivra deux ans plus tard, un soir de Noël, "Fhinsthanian Nightbreed", et développera toujours et encore un Black richement mélodique mais mieux inspiré encore.