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Armageddon - Crossing The Rubicon
Chronique par Storm - Publiée le 05/11/2025
Armageddon - Crossing The Rubicon
Note : 5/6
Genre : Melodic Death Metal
Année : 1997
Label : War Music
Pays : Suède
Durée : 37:52
Tracklist :
1.
2022 (Intro)
01:59
2.
Godforsaken
04:39
3.
The Juggernaut Divine
05:18
4.
Astral Adventure
04:59
5.
Funeral in Space
03:01
6.
Asteroid Dominion
04:38
7.
Galaxies Away
03:49
8.
Faithless
02:11
9.
Children of the New Sun
02:45
10.
Into the Sun
04:33

Au plus fort de la New Wave Of Swedish Death Metal, ARMAGEDDON, sous l’égide de Christopher Amott (ARCH ENEMY), se constitue avec le chanteur Jonas Nyrén (IN THY DREAMS, un groupe de Mélodeath), Martin Bengtsson (ARCH ENEMY) à la basse, et le batteur Peter Wildoer de DARKANE. Rapidement, le groupe sort un premier album, "Crossing The Rubicon", qui passe plutôt inaperçu, malgré des qualités indéniables qui lui permettront quelques années plus tard d’acquérir le statut de pépite cachée du Melodic Death. Toujours un peu la même chose à vrai dire. Difficile, à l’époque, de percer très fortement dans la scène dite de Göteborg face aux mastodontes (DARK TRANQUILLITY, ARCH ENEMY, IN FLAMES), bien plus ancrés dans l’esprit et l’attention du public. Bien que foisonnante, créative et passionnante, cette scène laissera pas mal de groupes géniaux, injustement, sur le bord de la route.

Et en vous disant cela, me viennent en tête les SINS OF OMISSION, les GATES OF ISHTAR, les WITHERED BEAUTY, les SACRILEGE, et tant d’autres. Alors parler de ce "Crossing The Rubicon" est une obligation, un souhait très fort de réhabiliter cet album à sa juste valeur. Sorti via le label War Records (qu’encadre Peter Tägtgren) et produit aux fameux studios Fredman de Fredrik Nordström, cette première sortie avait pourtant de quoi époustoufler. La virtuosité de Christopher Amott ne fait pas défaut sur cet album. D’ailleurs, il nous adresse un lot de compositions sacrément singulières si nous nous amusons à les comparer à celles du Death Mélodique moyen de l’époque. Entre agressivité et mélodies progressistes, il n’est pas rare d’entendre dans ce "Crossing The Rubicon" quelques échos bienheureux du "Symbolic" de DEATH ou de CONTROL DENIED. Écoutez donc le titre "Into The Sun", "Godforsaken", ou l’intro "2022", vous m’en direz des nouvelles !

En traînant ses cordes dans le Death Technique, Christopher Amott nous montre toute l’étendue de son talent qui surpasse déjà un nombre conséquent de guitaristes de sa génération. Et puis, ce "Crossing The Rubicon" est aussi une pouponnière de titres sacrément originaux. Prenez le temps d’écouter l’instrumentale tribale "Galaxies Away" ou la cosmico-psychédélique "Children Of The New Sun" avec son solo magnifique. Et en parlant de solos à vous faire tomber les dents, n’omettez pas d’entendre cette autre piste instrumentale poignante qu’est "Funeral In Space", avec sa flûte candide et son violon lancinant, mais également "Astral Adventure (The Escape)" – la plus belle composition de tout l’album – qui développe dans sa dernière minute quarante-cinq de quoi définir la beauté. Notons le superbe accompagnement de Peter Wildoer derrière les fûts et le chant fort Death de Jonas Nyrén, avec son grain rauque et écorché qui se combine parfaitement avec les riffs de Christopher.

Forcément, cet album est un des plus grands oubliés du Mélodeath made in Sweden, mais il a su affirmer sa superbe aux yeux de la postérité et devant un public de plus en plus nombreux et large grâce à tous les dénicheurs et archéologues besogneux. ARMAGEDDON continuera sa route en élargissant le spectre de son Mélodeath vers des horizons davantage Power/Prog avec "Embrace The Mystery" (2000), ou dans une veine plus Heavy mélodique avec l’album suivant "Three" (2002), avec un Christopher Amott toujours aussi concentré sur sa tâche. Mais l’album de feu reste bien ce "Crossing The Rubicon". Un disque vraiment puissant émotionnellement et dont le réenregistrement en 2016 avec le label Listenable Records nous permet, avec un peu plus de détails et d’ampleur, d’apprécier le travail majestueux de 1997.