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Emperor - Reverence
Chronique par Storm - Publiée le 05/11/2025
Emperor - Reverence
Note : 4.5/6
Genre : Symphonic Black Metal
Année : 1997
Label : Candlelight Records
Pays : Norvège
Durée : 16:27
Tracklist :
1.
The Loss and Curse of Reverence
06:10
2.
In Longing Spirit
06:00
3.
Opus a Satana
04:17

Cet EP détient le secret jalousement travaillé et non dévoilé du "Anthems To The Welkin At Dusk" — la sommité discographique de EMPEROR pour beaucoup qui sortira deux mois plus tard —, en l’espèce de la révélation (n’est-ce pas !) de "The Loss And Curse And Reverence". Un titre phare, fort et brut comme la nuit, éclairant de brutalités et de muscles, dissipant définitivement la neige cruelle du "In The Nightside Eclipse". Retour de l’ami Trym, qui a travaillé les biceps en maison d’arrêt et martèlera comme jamais ses fûts en réintégrant EMPEROR avec une facilité déconcertante et un génie préservé. Cette track vengeresse remet les pendules à l’heure et transforme le plus long essai de l’histoire. Je passerais volontiers sur "In Longing Spirit", un proto-titre des premières heures remis au goût du jour, pour vous dire quelques mots de cet instrumental "Opus A Satana", l’alter ego au synthétiseur du majestueux et louvoyant "Inno A Satana", car le rendu fonctionne bien, un poil grandiloquent tout de même, mais qui mérite une écoute de temps en temps. Ihsahn, à l’origine de sa composition, prouve encore tout son talent et sa polyvalence d’auteur. D’ailleurs, je me fais souvent à la suite l’album de XYTRAS qui a repris de manière tout aussi ingénieuse l’ensemble de "Passage" de SAMAEL dont il fait partie.

Je me souviens exactement de l’effet de "The Loss And Curse And Reverence" lorsque je l’ai découvert, m’étant précipité de casser ma tirelire pour acheter dès sa sortie "Reverence". Car cet amuse-bouche ne fait pas office d’entracte ni d’interlude, il comporte en son sein, sur une de ses plages, un élément fort rare à l’époque : un clip, et plus exactement celui de "The Loss And Curse And Reverence" (que je vous invite à regarder). Pour ce faire, il fallait intégrer le CD comme un CD-ROM (vous me suivez les jeunes !) et un petit encart, légèrement pixellisé, un poil plus grand qu’un timbre-poste, apparaissait alors. Cet effort supplémentaire de proposer en apéritif un petit bout de ce qu’était le groupe se doit d’être mentionné, car il constituait, à l’époque, une plus-value exceptionnelle. Nous étions loin, en 1997, de l’impermanence musicale, de l’afflux des surenchères tous azimuts, de l’extrême disponibilité des œuvres et de leur concours visuel. Certes, voir Ihsahn en carapace de Bowser ou en mage à candélabres fait doucement sourire dorénavant, mais pourtant, à l’époque, j’ai regardé ce clip un nombre incalculable de fois de manière captivée. Comme quoi, hein, les époques changent, les attitudes aussi !

Parce que EMPEROR, c’est EMPEROR, et comme tout Black Metalleux, nous sommes fiers de cet étalon de l’enfer qui trône une place pas dégueu dans l’histoire du Metal au sens classique du terme. Certes, ce petit EP est bien dispensable, mais il a cette valeur affective et incruste en lui cette époque charnière de EMPEROR entre deux albums légendaires lors d’une année folle et passionnante du Black Metal.