Si l’on vous parle de GRABESMOND comme un groupe de Dungeon-Synth, j’y vois davantage une entité régie par une esthétique plus fantomatique et lugubre que tournée vers la fantasy. Cependant, les aspects médiévaux en nombre s’entremêlent à des titres très atmosphériques, parfois grandioses et solennels.
Comparativement au MORTIIS de l’époque, ma tolérance envers GRABESMOND est un peu plus accrue. J’y vois aussi quelques points communs — au niveau instrumental j’entends bien — avec le "Divine Symphonies" de AKHENATON et bien encore avec le "Dark Opera Of The Ancient War Spirit (Or Search The Light)" de DAEMONIUM. Bien sûr, bien d’autres groupes supplanteront ces balbutiements Ambient. C’est le cas de DARGAARD avec son fabuleux premier album "Eternity Rites" que je vous enjoins d’écouter.
Si les maladresses sont de la partie, l’ex-femme de Peter Kubik (puisque celui-ci s’est suicidé l’été dernier, enterrant certainement l’avenir de ABIGOR), Lucia-Mariam Fåroutan, ne nous livre pas non plus une bouse inécoutable. Il y a de quoi grappiller quelques titres dont "Midnatssol" et sa flûte païenne, ou — bien encore — le très médiéval "Hoffest", mais aussi l’atmosphérique "Carneval Of Fear".
Certes, "Mordenheim" n’est pas le disque de l’année 1997, mais comme parenthèse enchantée et reposante entre deux albums bestiaux ou agressifs, il présente un bel intérêt. Pour bien faire, il me faudrait compléter la discographie de GRABESMOND puisque "Xenoglossie" est sorti, et se voudra plus expérimental mais aussi déroutant. Faut-il encore que je ne procrastine pas davantage. Advienne que pourra.