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Ouija - Riding Into The Funeral Paths
Chronique par Storm - Publiée le 08/11/2025
Ouija - Riding Into The Funeral Paths
Note : 4.5/6
Genre : Black Metal Mélodique
Année : 1997
Label : Repulse Records
Pays : Espagne
Durée : 43:09
Tracklist :
1.
When the Sun Shall Die
05:33
2.
Crossing the Seventh Gate
05:23
3.
Unbriedled Transilvanian Passion
05:56
4.
Hear the Call of Wolves (Fullmoonlight Lovers)
07:12
5.
Before a Possible Relapse
05:10
6.
In the Witching Midnight
06:30
7.
Riding into the Funeral Paths
05:51
8.
Holocaust in Heaven
01:34

Il est à peu près certain que peu de personnes ont eu connaissance de cet album à sa sortie, la promotion de "Riding Into The Funeral Paths" étant restée assez malingre de la part de Repulse Records, trop pressé de s’occuper d’autres poulains tels que CENTINEX ou GOLGOTHA. Et puis à l’époque, tous les regards, les attentes et les acclamations convergeaient vers le grand Nord, tandis qu’en Espagne (d’où est originaire OUIJA), le nombre de groupes restait encore limité. Mais il est important de rendre honneur à cette poignée de groupes qui ont bâti la scène et ont sorti des albums non dénués d’intérêts et assez brillantissimes pour certains.

Si je vous ai parlé récemment du bel EP de BLAZEMTH, "Fatherland", sorti lui aussi en 1997, il me faut aussi citer le monumental album de ASGAROTH, "Trapped In The Depths Of Eve", d’une beauté sans pareille et que je vous promets de chroniquer très bientôt ; et puis en cette même année NAZGUL produit sa première démo avant, trois ans plus tard, de nous honorer de son "When The Wolves Return To The Forest". Et puis n’oublions pas de mentionner le "Art Of War" de PRIMIGENIUM qui précèdera la belle ogive que sera "Intolerance" et sa pochette évocatrice.

OUIJA évoluait donc au sein de cette scène plutôt singulière et discrète. Mais les Espagnols avaient pourtant déjà décidé d’embarquer leur Black Metal sur les rives très mélodiques d’un VINTERLAND ou d’un NAGLFAR. À l’instar d’un ABYSSOS, l’abord du riff est central aussi chez OUIJA et pourrait nous rappeler quelques belles lignes de guitare de Nödtveidt et Zwetsloot (DISSECTION). Avec une telle ardeur et un bagage technique déjà bien carré, les Espagnols nous livrent des compositions bien agressives avec quelques fulgurances bien éclatantes. "Crossing The Seventh Gate" passionne avec sa virtuosité, ses riffs entêtants, ses bridges un brin majestueux et ses changements d’ambiance. "Unbridled Transylvanian Passion" – sans doute le plus beau titre de l’album – rivalise de talent avec tous les autres titres-phares des cousins-stars de Scandinavie. Le titre suivant, "Hear The Call Of The Wolves (Fullmoonlight Lovers)", est quant à lui tout aussi savant et boucle une première moitié de l’album assez épique et géniale.

Vous l’avez compris, la suite sera tout de même moins honorifique, quelques longueurs vont poindre et les titres suivants n’auront pas tout à fait les mêmes saveurs que ceux sus-cités, quoique le titre éponyme tire son épingle du jeu en soignant son intense Black/Death Mélodique. Impossible donc de trop en vouloir aux Espagnols car si l’on décortique l’ensemble de "Riding Into The Funeral Paths", son côté racé et richement mélodique prend le dessus sur les déceptions et les longueurs. Avec cette belle pochette signée Joe Petagno, qui n’est pas un dessinateur à la petite semaine (on lui doit notamment les couvertures de tous les premiers albums de MOTORHEAD, mais aussi quelques autres de PRETTY MAIDS, LED ZEP et PINK FLOYD), OUIJA avait de quoi faire cabrer ces féroces destriers et de prendre les commandes de la horde.

Le contenu de l’album ne dément pas sa pochette, OUIJA est agressif mais à cheville corps l’expression mélodieuse et la vitesse d’exécution de celle-ci. Peu de temps après cet album, les Espagnols vont disparaître pendant plusieurs années pour revenir en 2010 avec l’EP "Adversary", suivi de leur second album "Ave Voluptatis Carnis" en 2013. Si les reliquats mélodieux resteront de la partie, le groupe se sera surtout bestialisé. Encore actif, et c’est tout à leur honneur, les Espagnols de OUIJA ne me subliment pas autant que ce "Riding Into The Funeral Paths". Un album pour vous, chers lecteurs et amateurs d’archéologie.