Cette année 1997 fut un millésime intemporel en matière de Black Metal, et la science de ULVER déjà établie depuis "Bergtatt - Et Eeventyr I 5 Capitler" deux ans plus tôt et qui humait déjà bon le pré-ARCTURUS du "Aspera Hiems Symfonia", enfonçait terriblement le clou avec une manifeste violence. Avec un dédain bien affiché et une crudité certaine, la production et les compositions de "Nattens Madrigal - Åtte Hymne Til Ulven I Manden" allaient nous exploser aux oreilles.

L’album enregistré sur un banal quatre pistes allait pourtant hypnotiser et armer une horde de kids dont je fais partie. L’agression sonore est de mise tout du long de l’album et elle n’est pas banale, elle est même mémorielle je dirais. Elle décrit assez bien d’ailleurs le concept de l’album qui est de nous conter la transformation lycanthropique d’un homme. Abrasif, pire que du papier de verre, ces huit hymnes sont radicaux et sans concession. Lo-Fi et possédé à la fois, ce troisième album de la bande à Garm est instinctuel, primal et primitif.

En 1997, alors que les albums sortants rivalisaient de technique et d’envolées qu’elles soient symphoniques, atmosphériques ou lyriques, "Nattens Madrigal - Åtte Hymne Til Ulven I Manden" contrastait sévèrement. Là est sans doute son génie. Sans concessions, les titres se déploient avec une aura démoniaque et très bien maîtrisée. La légende veut que pour cet album les larrons norvégiens aient fait la nique à leur label (Century Media) en braquant la banque pour se permettre d’aller festoyer à bon compte. Certes, il y a eu "Bergtatt - Et Eeventyr I 5 Capitler", mais en 1997 ULVER, avec ce troisième album, armés d’un lance-flammes nous ont brûlés par l’enfer. Mon préféré de la discographie !