Surfant sur la vague du succès de "Passage", Xy, éminent musicien de SAMAEL, sort un album orchestral, purement symphonique comme il n’en existe pas tant que cela au sein de la scène extrême. Et ses reprises tout en claviers de "Passage", mais aussi de deux titres d’"Exodus", sont autant de mélopées qui ne tarissent pas de virtuosité et qui maintiennent une altitude des ambiances et des rêveries, propres initialement à l’album originel.

Vous en connaissez-vous beaucoup des claviéristes qui réussissent avec brio le tour de force de sortir un album purement symphonique déclinant lui-même d’une œuvre portée aux nues par une armada de fans ? Moi, pas vraiment, et même si la grandiloquence des claviers ne vous échappera pas, Xy envoie "Passage" aux confins d’autres paysages sonores et atmosphériques, percutant les touches de son clavier pour entamer tantôt une course effrénée ("Die Voher Kamen", "Wintersonnenwende"), tantôt pour accompagner une balade teintée d’une poésie du plus bel effet ("Des Engels Untergang", "Mondhaut").

Œuvre à part, qui me rappelle de près ou de loin parfois ce piano espiègle de ANGIZIA, Xy affiche son sentiment d’accomplissement en accouchant ici d’un album qui s’écoute magnifiquement en regardant un ciel étoilé, loin des cimes des hommes, loin de tout, juste tout près de soi et engagé dans cette conversation avec la voûte céleste.

P.S. : Au passage, si j’ose m’exprimer ainsi, Xy a récidivé en 2014, cette fois-ci en s’émancipant différemment. En offrant un album conceptuel enregistré avec l'Orchestre Philharmonique et le Chœur de Prague, Xy offrira cette année-là l’aboutissement de sa démarche solo.