Avant de s’enfuir dans la nuit cosmique et de mettre un peu en suspens son projet ARCKANUM afin de consacrer davantage de temps à l’étude ésotérique, Shamaatae finalise et clos sa dernière incantation démarrée depuis "Fran Marder". "Kampen" est encore plus rugueux et rituélique, il nous délivre une sauvagerie plus primaire encore que sur les deux albums précédents, du moins sur ses parties Black Metal.
L’album est ainsi bien plus rêche et abrupt, son accessibilité est plus difficile car aucune lumière n’est perceptible tout du long de l’heure que dure "Kampen", et c’est aussi cette âpreté qui pourrait en décourager ou en décontenancer certains. Volontairement complexe, plus secret encore que "Fran Marder" et "Kostogher", "Kampen" (= le combat en vieux suédois) est pourtant assez irrésistible si vous l’embarquez comme la musique de fond de vos promenades solitaires.
Debemur Morti a remastérisé la trilogie légendaire avec succès en 2009. C’est aussi une piste pour vous afin de mieux appréhender ces opus assez Lo-Fi dans leur approche originale. La puissance amplifiée lève comme un voile sur les compositions et dévoile une multitude de détails. "Kampen" est pour moi l’album le moins passionnant de la fameuse trilogie, mais en 1998, peu l’avaient découvert à sa juste valeur.