Littéralement emballé par l’avalanche gothico-Black Metal de "Dusk And Her Embrace", notamment par tout l’emballement démesuré qu’il a créé au sein des copains du lycée, je découvrais fébrilement ce nouvel album. Et je me rappelle tout aussi bien la déconvenue que j’ai ressentie. L’album est rêche et sa production sèche tutoie les hauts médiums épiques et les aigus riches. À force, l’écoute est fatigante, merci les cymbales ! La rondeur des basses manque terriblement, et pour clore mon propos là-dessus, les voix écorchées de Dani percent un peu trop les tympans. Cela occasionne une écoute plus ou moins plaisante, sans parler bien évidemment de la qualité des compositions.
Néanmoins, pour parler davantage de l’intérêt de cet album, je retiens encore à l’heure actuelle que deux titres : "Bathory Aria" et le "Lustmord And Wargasm", ni plus ni moins. Cela vous paraîtra maigre ou injustifié, mais les années passant, "Cruelty And The Beast" me déçoit toujours autant, ses longueurs n’ont plus du tout les mêmes saveurs que sur l’album précédent. Et je dois bien l’avouer, cet album m’a définitivement fait tourner le dos à l’intérêt passionnel que CRADLE OF FILTH m’avait fait éprouver grâce au prodigieux "Dusk And Her Embrace". C’est ainsi. Peut-être à tort ou à raison (j’ai mon avis sur la question), peut-être que je devrais à nouveau persévérer, mais à quoi bon en somme quand celles des écoutes s’additionnent sans plus de passion. Faut bien le dire qu’en cette même année 1998, pas mal d’albums avaient su me contenter et me faire vite oublier ma déception. Au premier rang, levant le doigt sans jamais pouvoir obtenir la parole, notamment le concurrent Poulidorien de COF, HECATE ENTHRONED avec le bien plus intéressant "Dark Requiems… And Unsilent Massacre".
Heureusement, il y eut "Midian", mais c’est une autre histoire, car celui-ci, découvert bien des années trop tard, aurait pu me réconcilier avec Dani et sa bande.