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Cryogenic - Celephais
Chronique par Storm - Publiée le 10/11/2025
Cryogenic - Celephais
Note : 4/6
Genre : Symphonic Black Metal
Année : 1998
Label : Solistitium Records
Pays : Allemagne
Durée : 49:54
Tracklist :
1.
Celephais Overtuere
02:34
2.
Wanderer
06:13
3.
Die Rueckkehr
07:31
4.
Fimbulwinter
05:46
5.
Nachtwache
05:17
6.
Ignis Occultus in...
03:44
7.
Processia Nocturna - Teil 1
02:32
8.
Processia Nocturna - Teil 2
06:11
9.
Celephais
08:08
10.
Celephais - Finale
01:58

Coup de projecteur ce jour sur un groupe de Black allemand et sur leur premier album. Plutôt méconnu, à moins que vous ayez croisé leur pochette dans un fanzine de l’époque. Seule ombre noire au tableau, CRYOGENIC comporte en ses rangs Sven Zimper alias Grind, qui, quelques années après, rejoindra et prendra les rênes de ABSURD (dont on connaît les penchants NS) et deviendra, par la suite, propriétaire du label World Terror Committee. Mais ne vous effrayez point trop, il n’est nullement question, au sein de CRYOGENIC, d’un lever de bras ostentatoire ou d’écrits aux paroles sulfureuses, ou bien encore de discours moisis proclamés.

À l’évidence, ce premier album est plutôt complexe et polymorphe. Chaque titre paraît se mouvoir dans différents bains émotionnels. Dès le départ, dès les premières notes de "Wanderer", nous pourrions penser que CRYOGENIC va asseoir ses compositions dans un Black Symphonique à la OBTAINED ENSLAVEMENT ou autres OBSIDIAN GATE – et l’on en aurait moyennement pour notre argent – mais voilà que, passé ce titre, des compositions vont davantage s’émanciper autour de motifs épiques, de claviers plus discrets (moins grandiloquents en tout cas), et de riffs tout à la fois guerroyeurs et hypnotiques. La voix de Grind dope aussi cet effet belliqueux, son aigreur est perceptible et, mixée légèrement en arrière-plan, elle apparaît comme un mauvais esprit tapi dans l’ombre.

En résulte donc de très beaux titres, plutôt du côté envoûtant de la force. Le Black Metal de CRYOGENIC est essentiellement rythmé par un mid-tempo fiévreux, lascif et torturé. Les motifs sonores développés au sein des titres pourraient nous faire penser à du Black/Pagan Metal savamment inspiré ("Die Rückkehr", "Fimbulvinter"), inspirés par la vague norvégienne de l’époque. Pourtant, CRYOGENIC sait admirablement faire muer son Black Symphonique originel vers des structures plus Gothic – un peu à la AGATHODAIMON – notamment par le concours de la voix féminine de Johanna Sadonis ("Processia Nocturna - Teil 1", "Celephais") ou des ambiances plus vampiriques teintées de romantisme noir ("Processia Nocturna - Teil 2", "Ignis Occultus In…") rappelant les Français de OSCULUM INFAME.

Au final, l’album est intéressant et se révèle au fur et à mesure des écoutes. Bigarré, curieux et souvent passionnant, "Celephais" est un très beau premier essai. Le groupe se ressoudera à nouveau pour un second album cinq ans plus tard, "Parsifal 21", qui n’aura plus grand-chose à voir avec celui de 1998. Embrassant le tournant moderne un peu expérimental des ARCTURUS, THE KOVENANT et consorts, "Parsifal 21" convaincra qu’à moitié, et ce, malgré de très beaux atouts (le chant toujours diabolique de Sven, les orchestrations symphoniques bien pensées émaillant pas mal de titres). Pour en revenir à ce premier album, objet de cette chronique, offrez-vous-le surtout si vous êtes friands de cette scène germanique et que vous appréciez des groupes tels que DARK FORTRESS, ou les plus méconnus NOX INTEMPESTA.