S’il est une sortie que tout amateur de black atmo qui se respecte attendait, c’est bien ce troisième album de Sunken. La formation Danoise, dont la naissance remonte déjà à 2013, n’est pas la plus productive, mais la qualité est toujours au rendez-vous. Est-ce toujours le cas avec ce Lykke ? Ce faux suspense est insoutenable, je vous sens au bord de votre siège.
Je vais vous rassurer rapidement : oui, assurément. À travers quatre longs morceaux qui rivalisent de qualité tant au niveau des compositions que des émotions transmises, Sunken nous emmène pour un voyage mélancolique mais exaltant, à la recherche d’un ailleurs idyllique que nous ne trouverons certainement jamais. Les titres rappellent par moments ceux de leurs compatriotes d'Afsky (les deux entités partagent d'ailleurs des membres en concert) ou la densité atmosphérique de Fen, tout en gardant une identité propre, plus lumineuse et moins sombre. J'ai également pensé aux Anglais, encore, de Wodensthrone dans la construction des chansons, quoique Sunken reste un poil moins épique selon moi. Les passages mid-tempo, voire lents, alternent avec le blast de façon très efficace, variations rythmiques toujours au service de mélodies impeccablement ciselées qui forment un fil rouge d’un bout à l’autre de l’album. Un mot sur le mixage, également très réussi, qui arrive à constituer un ensemble extrêmement harmonieux tout en distillant parfaitement chaque instrument (il est assez rare d’avoir une belle ligne de basse comme c’est le cas ici, et de pouvoir pleinement en profiter). Si je ne devais vous recommander qu’une seule chanson, ce serait sans hésiter « Glædesfærd », chanson cumulant une construction épique et des mélodies envoûtantes, et qui illustre mieux que ce que je ne pourrai jamais le faire avec des mots la grandeur de cette création, et dont la seule chose que j’y trouve à redire c’est qu’elle ait une fin.
Intemporel mais nostalgique, telle est la définition du « bonheur » (le titre de l’album en Danois) proposée par Sunken. Illustrée de façon si magistrale, je ne peux qu’y souscrire, et je vous y engage également.