Blakkheim a eu si raison d’aller papillonner ailleurs de KATATONIA, car il a quasiment toujours transformé la boue en or. Avec cette pincée de vampirisme fort à propos, son projet DIABOLICAL MASQUERADE s’est tout autant métamorphosé au fur et à mesure du temps pour arriver à une maturité exceptionnelle avec ce troisième album. Corridor suintant les spectres prédateurs, ambiances gothico-ésotériques et riffing très Black/Heavy Metal, "Nightwork" produit, dans ces quasi quarante minutes de musique, un très bel amoncellement de mélodies prenantes et entêtantes, de nappes tout à la fois fleuries ("Thiz Goultimate Omen") et lugubres ("Dreadventurouz"), et des agitations agressives bien poussées.
L’album est complexe et demande un nombre suffisant d’écoutes et d’ouverture d’esprit, moyennant quoi vous accéderez plus facilement au château où Blakkheim vous attend sur un trône poussiéreux et inatteignable. Passé chez Avantgarde Music après avoir été bien poussé par le label Adipocere Records (on se souvient des extraits sur les samplers de Metallian notamment), DIABOLICAL MASQUERADE va bientôt s’arrêter. Produit par Dan Swanö, qui participe, comme à son habitude, à quelques breaks bien sentis aux claviers et pousse par ailleurs le vice d’être le batteur de session, Blakkheim sort très certainement l’album le plus abouti de la discographie du projet DIABOLICAL MASQUERADE. Plus avant-gardiste que les précédents albums, et moins Black Metal dans l’âme, "Nightwork" est aussi le plus travaillé et celui qui mixe le plus de styles différents. Pour les non-réfractaires au chant vociféré, ce troisième album contentera un nombre de curieux très important. Passez le pas, Blakkheim vous l’ordonne !