Sortez un piano d’ANGIZIA et fourvoyez-le, happez les tribulations industrielles d’un BLACKLODGE et massacrez-les, mélangez cela au sabre avec une pointe survitaminée d’un EMPEROR version "Anthems To The Welkin At Dusk". Secouez fortement, frappez fort, balancez cela avec des gestes décadents et vous obtiendrez le fruit d’une expérience interdite totalement révoltée. Ce Frankenstein immaîtrisable n’aura qu’un appétit vorace et qu’une obnubilation, vous enserrer jusqu’à l’étouffement, jusqu’à ce que tout craque à l’intérieur de vous. Une fois la douce besogne discrète effectuée, vous ne serez bon qu’à gésir à la merci du temps et de la pourriture.
En seize petites minutes, DØDHEIMSGARD organise un brûlot virevoltant, gavé jusque dans ses plus infimes recoins. Notons dans nos cerveaux "Traces Of Reality", une track génialement foutraque, complètement vrillée, qui désosse à nu toutes articulations, lacérant au passage toute chair alentour. Cette pièce maîtresse est signée Vicotnik alias Mr Fantastic Deceptionist, et fait furieusement penser aux inspirations futures du "Black Medium Current". Œuvre magistrale, "Satanic Art" est un conglomérat charnu, déjanté, insaisissable et totalement prenant. Quelques lamelles d’une bidoche acrimonieuse délecteront nos embonpoints, et ce léger festin nous consolera de la durée si fugitive de l’album. Mais quelle baffe ! Quel uppercut tridimensionnel de l’espace !