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Horna - Kohti Yhdeksän Nousua
Chronique par Storm - Publiée le 13/11/2025
Horna - Kohti Yhdeksän Nousua
Note : 4/6
Genre : Black Metal
Année : 1998
Label : Solistitium Records
Pays : Finlande
Durée : 32:24
Tracklist :
1.
Örkkivuorilta
04:00
2.
Imperial Devastation
05:35
3.
Sword Of Darkness
04:45
4.
White Aura Buried in Ashes
04:57
5.
Sormus Ja Silmä / Kun Lyömme Jumalan Kodin Liekkeihin
10:00
6.
Outro
03:07

Lorsque HORNA sort de sa tanière en 1998, les Finlandais emmenés déjà par l’imparable Shatraug fomentent déjà leurs basses œuvres. Shatraug est un artiste incontournable de la scène extrême finnoise dont il connaît tous les reliefs escarpés et acérés. Et ce diable s’est emparé aussi de nombre de ses attributs pour y déverser tout son fiel et la descendance de celui-ci. Si VORDR ou SARGEIST sont des figures emblématiques de la scène Black finlandaise du début des années 2000, savez-vous qu’ils sont l’œuvre puissante de Shatraug himself ? Mais revenons à HORNA. En 1998, date de la sortie de ce premier album, HORNA existe depuis quatre ans et enchaîne leurs premières répétitions. Au départ il y a un duo : Shatraug et Morendhel, copains de classe, mus tous deux par le désir ardent de monter un groupe de Black Metal. Ils sont rejoints un an plus tard par le batteur Gorthaur et tous trois vont sortir assez rapidement une première démo copiée à 150 exemplaires, la fameuse "Varjoissa" (1995). Après un incident notable lors d’un des premiers concerts (où le groupe se fera virer par les villageois du coin) que HORNA effectue, la puissance de feu va se déployer avec l’arrivée de Nazgul aux premières heures de 1996.

Shatraug et Nazgul se connaissent. Ils sont amis d’enfance. Le rôle de Nazgul – qui occupera le poste de chanteur dorénavant – va doper les ambitions de Shatraug. Une autre démo va suivre, "Hiidentorni" (1997), couronnée d’un franc succès (le jeune label Solistitium va d’ailleurs sortir cette démo-tape en version CD courant 1998). HORNA fera aussi quelques apparitions sur des compilations cultes de l’époque dont la fameuse "Encyclopedia Pestilentia" sortie par le label français Velvet Music International et où figurent pêle-mêle AGATHODAIMON, WALLACHIA, MERRIMACK, MOONBLOOD, AES DANA… Shatraug, le principal compositeur, va poncer ses riffs accrocheurs et froids, enflammer de plus en plus le feu qui brûle en lui, ce qui ne va pas déplaire à Solistitium qui signera le groupe. Grâce à ce soutien, HORNA va galvaniser son travail et le soutenir pour sortir son premier album au printemps 1998 : "Kohti Yhdeksän Nousua".

Et ce premier opus démarre par l’un des implacables hymnes du groupe, "Örkkivuorilta", titre phare du groupe et qui est et sera toujours martelé dans quasiment tous les concerts du groupe. Dans ce premier album point trop maladroit, nous retrouvons tous les ingrédients qui font déjà l’identité de HORNA : véhémence démoniaque, riffs mélodieux et accrocheurs, ambiances froides et glaciales, finnois guttural. Exception faite sur ce premier album, suivant le souhait du label qui souhaitait une « langue plus harmonieuse », trois titres sont en anglais. Dorénavant HORNA ne chantera plus qu’en finnois. Composé d’une durée de trente minutes, Shatraug et sa bande sortent un brûlot très énergique et assez bien produit pour l’époque. Hormis le premier titre dont je vous ai parlé, notons aussi la lancinante et géniale "Sormus Ja Silmä" de plus de neuf minutes, l’explosive "White Aura Buried In Ashes" avec ses quelques nappes de claviers et un chant clair concluant le titre, bien harmonieux. Mention spéciale aux riffs entraînants de "Imperial Devastation", sacré titre, qui me fait pas mal penser aux ambiances du "Nemesis Divina" de SATYRICON.

HORNA entre avec cet album par une porte impressionnante autrefois gardée par les SETHERIAL, GORGOROTH ou autres GEHENNA. Shatraug a pris le train en marche avec HORNA mais ils vont eux-mêmes s’en emparer et ne plus jamais lâcher un pouce de terrain. Ce premier album signe l’arrivée en enfer d’un groupe finlandais qui ne fera qu’être, par la suite, à raison, porté aux nues. Pour une première offrande, "Kohti Yhdeksän Nousua" est sacrément bien troussé, et l’aventure diabolique, fort heureusement pour nous, ne fait que commencer.