Le groupe avait pas mal fait parler de lui, notamment via la cover de son précédent album "Man’s True Nature", que je vous laisse découvrir, elle est ravissante et comblera quelques pulsions égarées... De manière contemporaine, un artwork pareil ferait pousser des cris d’orfraies à une peuplade de gens suffisants, et les contenus des lyrics de "Birthrate Zero" mettraient davantage au supplice leurs petites aigreurs contentées. Nos Danois n’étant pas forcément d’obédience très écologique. La lecture des lyrics de "Fuck The Whales" vous renseignera et j’espère qu’elles vous amuseront. Car en plus des paroles, cette track est l’une des plus inspirées de l’album.
Mais revenons à nos moutons et parlons de ce Brutal Death Metal mâtiné de groove et de toute une armada de riffs mélodiques. Son côté sauvageon, volontiers narquois et délirant me fait indubitablement penser aux fastes de leurs compatriotes d'ILLDISPOSED, notamment l’ambiance de leur album anthologique qu’est "There's Something Rotten... In The State of Denmark", sorti quelques mois auparavant. D’ailleurs, je me dois de vous en parler un de ces jours, tant cet album est furieusement inspiré et mérite quelques célébrations lexicales… INFERNAL TORMENT sort avec cet album quelques titres absolument délicieux, qui mettent en branle les neurones, les faisant rêver de se trémousser en suivant la ligne rythmique. C’est un pogo qui s’engage à l’intérieur du cerveau et dévaste le tout.
L’agressivité monte par l’intermédiaire du travail de sape des vocalises growlées de Scott Jensen qui éructent avec fiel et vice. Son timbre n’est pas des plus communs et est parfaitement reconnaissable, c’est un plus… Les lignes de guitare sont sacrément mélodiques et emballeront vos esgourdes. Mettez-vous donc à volume important des titres comme "Product Of Society", "Birthrate Zero" ou bien encore le sulfureux "Murder The World" et percevez en vous le tressautement frénétique de votre tête qui cherche à headbanguer tout près du mur. Le riffing est superbe, l’énervement monte… faut-il vous en dire plus ? À vous qui êtes des fans de Metal invétérés ? Je ne pense pas avoir besoin de vous faire l’article. Si vous ne connaissez pas cet album, je vous conseille de le tenter et de l’écouter en chantonnant les lyrics. Délire garanti.
Tout n’est pas excellent sur "Birthrate Zero" : certains titres traînent un peu en longueur, mais ont surtout le défaut principal d’être moins inspirés et donc moins entraînants. "The End Of Civilization", "Race", et dans une moindre mesure "Eliminate" font partie de ceux-là. Enfin, j’aimerais vous parler de cette track cachée qui suit la géniale track "Fuck The Whales". Il s’agit de la reprise de "Seventh Son Of A Seventh Son" de qui vous savez. En parcourant un peu les avis, traînant sur le net, cette reprise est unanimement mise au pilori par, j’imagine, les aficionados de la bande à Eddy. Pour ma part, n’appréciant pas plus que cela IRON MAIDEN (et oui, il faut de tout pour faire un monde, hein !), je trouve cette cover absolument enivrante. Son mixage Death Metal me sied davantage, car il couvre ce titre génial d’un peu plus de ténèbres et l’embarque dans la brutalité qui devrait lui incomber.
Vous l’aurez deviné, j’apprécie cet album et je l’écoute depuis tant d’années. Il fait aussi partie de ces albums chéris par toute la bande de copains de mon adolescence ; on ne refait pas ses madeleines. À l’instar de l’album d’ILLDISPOSED dont je vous parlais plus haut, "Birthrate Zero" n’a pas joui d’une distribution efficace qu’il aurait pourtant méritée. D’autres cadors de l’époque, les DEICIDE, les OBITUARY, les MORBID ANGEL ou encore IMMOLATION faisaient hélas beaucoup trop d’ombre à cette époque, bien que pourtant tout n’était pas non plus somptueux de leur côté. Que cette chronique puisse un peu réhabiliter ce groupe et rétablir son aura provocatrice et inspirée.