Aaaah NASUM ! Nous devrions tous en prendre notre dose chaque matin, et ce sans limite de durée, peu importe le dosage, pourvu que l’effet reste. Et je dois dire que NASUM sait y faire dans les effets. Je ferai une chronique expressément courte, car il n’y a rien à redire à ce disque qui est un brûlot sans nom d’un Grindcore diablement efficace. Attendez-vous à recevoir 38 gifles en continu, et ce avec énergie, soit 45 minutes d’un malheur sans nom pour le plaisir de vos esgourdes.
Car de la puissance, du martèlement, du lâcher-prise, "Inhale/Exhale" en est garni jusque ras bord. C’est un déferlement de violence incontrôlable dont le duo composé du batteur/growler Anders Jakobson et de Mieszko Talarczyk aux screams et aux cordes vous submergeront totalement, désaxeront vos petites idées reçues, piétineront vos derniers doutes. À l’instar d’un NAPALM DEATH, NASUM est sans concession. C’est à prendre ou à laisser, et si vous prenez, eh bien vous en prendrez vraiment pour votre grade. Nul autre groupe de Grindcore ne me fait cet effet, sans doute car la partie Core est fortement présente et s’associe à un riffing tranchant et à un vrai duel growl/scream totalement complémentaire et survitaminé. NASUM ne laisse aucune piste pantoise et les exploite à fond, la basse claque, les grattes saturées, accordées assez bas, semblent brouiller le message sonore dans un premier temps mais se ressentent instinctivement et emmènent donc chacun des titres avec mélodicité et véhémence.
Tout est bien en place, le jeu de batterie ne souffre pas d’une certaine forme de linéarité, bien au contraire, il est fort inspiré. La production est assez soignée, mais demande à monter quelque peu le volume. Quoi qu’il en soit, j’espère ne pas avoir besoin de trop argumenter pour que vous puissiez être alléchés. Écoutez le titre éponyme, ou bien encore "There’s No Escape", "My Philosophy", ou la track la plus longue de l’album, celle concluant son propos de la plus Coreuse des façons : "Can De Lach"… et la liste est loin d’être exhaustive.
Finalement, le plus long dans cette chronique est d’écrire la tracklisting, tout le reste est à couper le souffle. Vivez cet album comme un combat, ou comme votre préparation pour en découdre avec ce qui vous emmerde dans la vie. C’est une ressource essentielle, peut-être pour votre équilibre. Malheureusement, de NASUM il n’existera plus. Je pense que vous connaissez la cause, mais rappelons-la brièvement. Comme d’un coup du sort, le prodigieux Mieszko s’en est allé ! Point de manière volontaire, le pauvre, mais si la date du 26 décembre 2004 rappelle quelque chose à bon nombre, elle a sonné aussi le glas pour plus de 250 000 personnes. La faute à ce foutu tsunami, qui aura emporté Mieszko, et tous ses espoirs et ambitions. Paix à lui !