Les frères Björler, un Peter Dolving déchaîné, une production des studios Fredman, The HAUNTED impose son album comme un bon coup de pied bien placé dans les burnes. Les frères Björler renaissent ainsi des cendres d’AT THE GATES et donnent à grailler sur cet album un nombre conséquent de passages mélodiques et superbement inspirés. La production est un peu faiblarde, mais eu égard à l’époque, elle envoie pas mal et place Peter Dolving au centre de la parade. Pas mal de titres au compteur à vous faire déboîter les cervicales, des breaks bien salopards, peu de longueurs et de flottements, des coups dans la tronche, des envies d’explosion. Je pense notamment à "Bullet Hole", qui suinte la révolte et l’agression, et diantre, quel final à martyriser les esgourdes en montant le potard de volume jusqu’à l’irraisonnable. Et merde, l’intro dévastatrice de "Blood Rust", on en parle ? Pas la peine, j’arrose tous les détracteurs de cet album d’un majeur surpuissant.

L’album décrit une extrême vitalité, une débauche agressive complexe à maîtriser. Un album pour les kids, un hail à la vigueur et à l’énergie. Rien que cela n’est pas donné à tous et à chacun, encore moins parmi les sorties depuis cet album de The HAUNTED. Et ouais, faut bien se l’avouer, ils ne sont pas bien nombreux les full-lengths à envoyer autant la sauce avec autant de finesse. L’écoute dégouline d’adrénaline, déchaîne l’interne et fait imploser le sarcasme, ta petite vie de merde, ton erreur de demain.

The HAUNTED signe un album à te faire péter les dents dans la fosse. Il faut noter aussi que ce pétage de gueule ne se fait pas autour de deux-trois riffs, ce Death/Thrash Metal possède un nombre certain de séquences inspirées, de riffs jouissifs et entraînants. Pour exemple "In Vein", ou bien encore "Hate Song" et "Undead". Allons bon, on rechigne, on chipote encore ? Mais au nom de quoi et de qui ? Terminez par la génialissime track "Forensick", l’envolée maléfique des frères Björler avec ce riffing superbe, l’antre de l’enfer de Dolving et ses lyrics dingues de justesse. Extrait : 

"All you are is collateral damage,

presumptive headlines, expendable meat for the

media hounds, statistics and forensic reports

for some brainless fuck to drool over on the internet.

You are royally fucked!"

Cet album est un premier coup de semonce et une première mise à terre. AT THE GATES n’est plus, et fort heureusement, car The HAUNTED n’est pas le lot de consolation que certains lui prêtent. Ce premier album envoie le pâté bien au fond de tous les fondements et en premier lieu à tous les trous des merdeux et des critiques. Putain, ce déboîtage en règle depuis tous les points cardinaux. C’est le Thrash, avec un T nimbé du paradis ? Tssss, manquerait plus que ça encore. Hell yeah!