En revenant à l’essence même du Speed Metal très thrashy pullulant au beau milieu des années 80, Silenoz (DIMMU BORGIR), aka Ed Damnator sur ce projet, forme, avec S. A. Destroyer (GEHENNA), prennent le contrepied d’une scène Black Metal qui se lisse et s’éloigne de plus en plus de ses racines à la fin des années 90. À l’instar des BEWITCHED, AURA NOIR, NIFELHEIM ou autres DESASTER, le duo enregistre rapidement un album à la production plutôt brute, renforçant le côté underground et authentique.
Le chant râpeux et bien agressif de S. A. Destroyer fait très bien son office et instaure ce côté instinctuel et « à prise rapide » de leur musique. Riffs volontiers old-school, leads Heavy/Thrash et batterie saccadée vont de pair pour former des titres aboyeurs et inspirés. Le renfort de musiciens de session, et pas des moindres, tels qu’Astennu (à la guitare), Shagrath (aux claviers) et Nagash (à la batterie) de DIMMU BORGIR, ainsi que d’autres têtes, fait sortir du bois assez rapidement NOCTURNAL BREED et attire les appétits du label Hammerheart Records.
En résulte un premier album assez dense de titres plutôt accrocheurs tels que "Rape The Angels", "Frantic Aggressor" (paru notamment sur un des premiers samplers du magazine Metallian), "Dead Dominions", "Maggot Master" ou bien encore "Revelation 666". Quelques nappes de claviers apparaissent mais n’éclairent pas vraiment les compositions volontiers sales, brutes. L’accent étant vraiment mis sur cette nostalgie prégnante des premières influences des membres du groupe.
Les Norvégiens de NOCTURNAL BREED, à la suite de la sortie de "Aggressor", iront défendre leurs compositions avec brio lors d’une tournée à l’automne 1997 avec EMPEROR et BAL-SAGOTH, recrutant par là même deux autres membres qui stabiliseront pour de bon le line-up. Si vous recherchez un frisson du passé et des titres tranchants d’un Blackened Thrash bien vitaminé, ce premier méfait est exactement ce qu’il vous faut.