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Adversam - Animadverte
Chronique par Storm - Publiée le 15/11/2025
Adversam - Animadverte
Note : 4.5/6
Genre : Symphonic Black Metal
Année : 1999
Label : Scarlet Records
Pays : Italie
Durée : 36:42
Tracklist :
1.
Miasma Demou
05:01
2.
Monument of a Legend
03:41
3.
Awaiting
04:28
4.
The Path
03:59
5.
N.O.D.
04:44
6.
Geisterfalle
04:46
7.
Hypertemple
05:15
8.
Lucifer, Crowned, Avenger and Conqueror
04:48

Encore un groupe méconnu, tapi dans l’ombre, et dont les errements de son line-up auront sans doute ralenti sa production. Toujours actif, les Italiens ne comptent que trois albums à leur actif, dont "Animadverte", le premier d’entre eux, et qui mérite largement d’être déterré du limon dans lequel il gît depuis plus de deux décennies. Pas grand-chose n’a filtré sur ce groupe assez mystérieux, et notamment sur ce premier méfait contemporain d’autres albums plus connus de la scène italienne tels que le "Hierarchy" de HANDFUL OF HATE (que je vous chroniquerai un de ces jours pour sûr) ou le "Kali Yuga Bizarre" de ABORYM.

Pourtant, il est temps que vous penchiez vos oreilles sur ce "Animadverte", qui n’a malheureusement pas vraiment franchi les frontières, notamment transalpines. Pourtant, avec un tel Black Metal brutalement symphonique, vallonné de ce grésil de guitares aussi ténébreux (qui me fait penser pas mal au son des guitares du "Toteslaut" de NÅSTROND), les Italiens ont quelques arguments à faire valoir. Déjà un entrain disons très énergique. L’album blaste fort et quasiment en continu, il ne fait pas d’emblée dans la dentelle, pourtant le réduire à sa seule brutalité est un raccourci. Il s’est murmuré que l’enregistrement de cet album s’est fait dans des conditions particulières. Lors des sessions de studio, le groupe a décidé, pour capter au maximum une atmosphère oppressante et malsaine, de jouer dans des conditions inconfortables : dans le noir absolu ou dans des pièces très exigües. Est-ce une légende ? Je vous laisse vous faire votre idée.

Pour en revenir à la musique, les amateurs du "The Sad Realm Of The Stars" de ODIUM pourraient être contentés. D’une manière générale, ADVERSAM joue dans la cour du "In The Nightside Eclipse" de EMPEROR ou du "Soulblight" de OBTAINED ENSLAVEMENT, mais dans une version nettement plus guerrière et acrimonieuse. Des compositions sortent du lot et sont particulièrement entêtantes. Je pense notamment au caractère bien trempé de "Monument Of A Legend", à la très entêtante "Hypertemple", impressionnante de maîtrise de bout en bout, à la plus cosmique "Awaiting", ou bien encore à la plus mélodieuse de toutes : "Lucifer, Crowned, Avenger And Conqueror", qui donne aussi cette impression de lorgner sur les rives d’un Black/Death mélodique de temps à autre.

Même si cette agressivité frénétique des rythmes pourrait avoir tendance à occasionner quelques fatigues auditives, elle n’éloigne pas l’intérêt mélodique de l’album et notre concentration sur les aspects symphoniques des titres, avec leurs nappes de claviers très présentes, volontairement mixées en retrait, mais bien concordantes avec l’ambiance générale de "Animadverte". Je vous conseille donc de rendre honneur et de porter une oreille attentive à ce premier album. Les deux autres qui suivront bien des années plus tard, "Proclama" en 2008 et "Insight" en 2015, n’ont pas du tout la même aura. Pépite donc ou trésor caché, à vous donc de vous en faire une idée.